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     La pétanque - Chapitre 4 - Finale suite et fin de la mène
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Expéditeur Conversation
Chibani
Envoyé le :  18/2/2011 18:21
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12086
La pétanque - Chapitre 4 - Finale suite et fin de la mène
La pétanque - Chapitre 4 - Finale suite et fin de la mène


En vieux roublard de la pétanque, Maurice demandait l’autorisation de s’isoler un instant. Si par sympathie Raymond acquiesçait tout de suite, Robert profitait de l’occasion pour placer une de ses plaisanteries qui plaisaient tant au public.
- Hé, La Ficelle, tu n’as qu’à aller derrière ce bambou, personne ne te verra !
Le temps du respect mutuel venait d’être aboli. Toutes les astuces pour décontenancer l’adversaire, allaient prendre le relais. Maurice ne pouvait pas laisser passer l’occasion. Dès son retour, il attaquait.
- Allez, Poupou, montre-nous que c’était un coup de chance, tout à l’heure.
La tension de Raymond prit un degré de plus. Par bravade et pour ne pas le montrer, il accorda son plus beau sourire à Maurice puis, tout en se dirigeant vers le rond, il chercha le regard de Marguerite. Elle était toujours à la même place, les bras croisés. Elle lui adressa un petit signe de la tête.
- Alors, Poupou, tu te décides, renchérit Maurice.

Poupou ! Que lui avait-elle dit à ce sujet Marguerite, lorsqu’ils étaient à table. Ah oui, c’était cela ou quelque chose d’approchant : ‘Tu vois, il est comme toi, toujours aussi vaillant’. Hé bien, on allait voir si c’était vrai.
- T’inquiète donc pas pour Poupou, Maurice. Il arrive.
C’était la première fois qu’il s’accordait ce surnom ridicule et ce fut comme une thérapie. Plus d’angoisse, plus de pression, juste une envie de mordre dans le jeu. Sa boule pointée avec précision, s’arrêtait à deux centimètres du petit. La réponse venait d’être donnée sur le terrain.
- Bien Ray, souffla Robert, maintenant on va voir s’il fait parler l’acier aussi bien qu’il a le bec ouvert.

La Ficelle n’était pas de ceux qu’on peut démonter facilement mais, compte tenu de la mène précédente, il n’était plus certain des conséquences de ses tirs. S’il touchait la boule de Raymond plein fer, l’histoire risquait de se reproduire. Le mieux était de la prendre sur l’oreille pour qu’elle s’écarte sur le coté. C’est ce qu’il fit.
Comme un faucon fonçant vers sa proie, elle traversa l’espace et rebondit sur le coté de celle de Raymond. Tir réussi mais trop fin. La boule se déplaçait de quelques centimètres à gauche du cochonnet. Normalement, il se devait de recommencer. C’était l’unique solution pour ouvrir le jeu mais il demanda à Désiré de pointer. Ce qu’il cherchait, était une assurance. Même si son coéquipier ne reprenait pas le point, il pouvait tirer en confiance, sachant qu’il le faisait pour conserver la marque.
La Flemme, sur des distances normales était un bon pointeur, dont le style s’apparentait d’ailleurs à celui de Raymond et comme tout bon joueur de pétanque, il avait observé à quel endroit son adversaire avait porté sa boule. Ce fut donc sans hésitation qu’il la lançait sur la même donne et comme guidée par un rail invisible, elle alla vers le petit pour finalement se coller contre celle de Raymond.

Du rond, il était impossible de dire qui tenait le point. Les quatre compétiteurs passaient maintenant de l’arrière à l’avant des boules sans pouvoir le déterminer avec certitude. Il revenait donc de la compétence de l’arbitre d’intervenir et de décider. Ses jugements étaient sans appel et d’ailleurs personne ne le contestait. Il disposait pour cela de tout un arsenal mais par habitude c’était d’abord son œil exercé qui soulignait la décision.
Dans le cas présent, aucun de ses instruments ne pouvant être utilisé, il dût recourir à une petite entretoise sectionnée au plus juste de l’écart qu’il y avait entre les boules et le cochonnet. Avec précision il l’insérait entre les éléments sans qu’aucune différence, même la plus infime, ne puisse être détectée.
- Ce point est ‘didit’ et le règlement stipule, qui a joué, jouera.
C’est donc à l’équipe de Maurice et Désiré de rejouer.

La glotte de Maurice fit deux allers et retours sans que son attitude ne manifeste la moindre contrariété mais cela n’était pas passé inaperçu aux yeux de Robert. Leur situation restait entière : pointer ou tirer mais avec six points au passif, huit boules de jouées sans qu’aucune n’ait gagné une seule fois le petit et une neuvième à risque, il y avait de quoi être inquiet.
Finalement, Maurice prit la décision de tirer, espérant au mieux chasser la boule de Raymond, et au plus mal les deux boules avec l’espoir de rester au carreau. Bien ajusté, son tir s’écrasait sur les deux boules et prenait le point à quinze centimètres du but.
- Bon tir, dit ironiquement Robert, histoire d’enfoncer le clou dans la plaie. Allez, Raymond, je sais que tu peux le refaire.
Prenant la précaution d’aller écraser l’empreinte faite par la dernière boule de Désiré, Raymond la portait sur la donne renouvelée. Calquée sur sa première, elle s’arrêtait à six centimètres devant le petit, soulevant quelques applaudissements dans la foule qui prenait parti pour leur équipe.

Maurice n’avait plus qu’une boule à tirer. Il ne pouvait se permettre de l’utiliser sans se découvrir devant Robert qui n’avait pas encore tiré une seule des siennes. Tout reposait sur Désiré.
- C’est rien pour toi, petit. Tu fais comme lui.
C’était bien dans l’intention de La Flemme qui se mit dans le rond sans prendre la précaution d’aller reboucher la marque de Raymond. Fatale négligence qui dévia son trajet à quelques centimètres à gauche du but.
- Bon sang, Désiré, ce n’est pas le moment. Serre un peu ta boule et reste devant.
Pas plus celle-là que la troisième ne put reprendre le point. Elles encadraient celle si bien pointée par Raymond.
- Bon Dieu, La Flemme, qu’est ce qu’il t’arrive ce soir ?
De la foule montait alors un cri : ‘Tu vois pas qu’il roupille déjà’ ce qui eut pour effet de déclencher une hilarité générale.
- S’il vous plait, Mesdames et Messieurs. Par respect pour les joueurs je vous demande le plus grand silence. Merci.
L’arbitre intervenait pour que cela ne dégénère pas.

Attendant que la foule se soit calmée un peu, Maurice regardait sa dernière boule comme un naufragé le ferait avec une bouée. Le mieux qu’il puisse maintenant faire était de se coller sur la boule de Raymond. Le point ne serait pas gagné mais il empêcherait le tir de Robert qui, rappelons le, avait encore ses trois boules.
Sa dernière monta haut dans le soir pour retomber en plombée devant celle de Raymond dans un bruit mat. Contrairement à ce qu’il avait espéré, elle ne fit que la moitié du chemin, amortie à l’impact par un sol déjà travaillé lors d’une des parties précédentes. Elle s’arrêtait bien devant, mais à dix centimètres.
- On assure ou on fait grand jeu, demanda Robert en se tournant vers Raymond qui n’avait pas bougé.
- Grand jeu. Tu vois bien que la foule n’attend que ça. Allez, fais-toi plaisir.
- O.K Ray, les deux de coté d’abord et après celle de devant. Il te reste une boule ?
- Oui, tu peux y aller.
Sur ses deux premiers tirs, il fit mouche en laissant sur le terrain deux boules qui pouvaient compter si la dernière de Maurice était enlevée. La foule était suspendue à son bras, concentrée autant qu’il pouvait l’être lui-même.
Sa boule était partie, rasante, tir court pour être sur de ne pas manquer la cible. Impact, mais double contact comme l’avait espéré dans son coin, Maurice. Ce contre malencontreux ne leur laissait plus qu’un point sur le terrain. Si Raymond pointait, le deuxième point pouvait être pris, en tirant, ils pouvaient en marquer quatre, voire cinq, si sa boule restait en jeu.
- Écoutes Ray, mieux vaut tenir que courir. Pointes, ça nous fera toujours huit points à cherche. Dommage, on aurait pu faire mieux.

Sans rien dire, Raymond s’était mis au rond, prêt à ajuster son pointage quand Désiré lui fit remarquer qu’il avait un pied à l’extérieur.
- Tu le fais exprès ou quoi. Tu cherches à me casser le bras.
- Non, t’es en dehors. Monsieur l’arbitre s’il vous plait, vous pouvez venir constater.
La marque était en effet mangée par l’extrême bout de l’espadrille de Raymond. C’était aussi indéniable que bénin et ne pouvait porter à conséquence. Comme pour la précédente mène, cela n’avait pour but que de casser cette spirale infernale qui les poursuivait depuis le début.
Sous l’œil de l’arbitre, Raymond repris sa place à l’intérieur du rond la rage au cœur. Il allait voir, Désiré, ce que Poupou avait dans le ventre. Alors que tout le monde attendait qu’il pointe, d’un geste brusque, il n’avait jamais su balancer son bras comme les vrais tireurs, il projetait sa boule sur celle de Désiré. Autour du petit, il restait les trois boules de Robert et ses deux dernières.
- Onze à zéro, Désiré. On est d’accord ou veux-tu qu’on mesure le douzième ?
La question resta sans réponse pendant que l’assistance applaudissait à tout rompre, surtout les connaisseurs.


Consécration


A l’endroit même où se trouvait le petit, Robert traça sur le sol un rond parfait puis il demanda à Raymond de se porter à huit mètres pour qu’il puisse lancer le cochonnet avec un maximum de précision.
- A toi de jouer petit, la gagne est au bout.
Raymond ne le savait que trop. Il n’était pas question de lâcher quoi que ce soit. Il avait si souvent vu des parties, considérées comme gagnées, se faire remonter parce que ceux qui se croyaient vainqueurs avaient eu le petit bras. Sa concentration était intacte et, aussi précise que les mènes précédentes, sa boule vint se placer au coté du cochonnet.
- Bien Ray, dit Robert à voix plus haute, t’en as encore beaucoup dans ton arsenal de ce type de boule.

Maurice évita de relever l'agression. Il se trouvait à nouveau dans l’obligation d’écarter le jeu. Il n’était pas question de se désunir. Depuis la première mène, il avait compris que la cabane était tombée sur le chien mais il fallait finir la partie dans l’honneur. Superbement tirée, sa boule restait à cinq centimètres derrière le but alors que celle de Raymond était expédiée aux calanques grecques.
- Allez Ray, sa boule est derrière, c’est une boule d’appui. Colles-toi dessus, bonhomme.
Raymond aurait tout aussi bien pu reprendre le point mais il fit comme Robert le lui demandait. Sa boule vint se coller à celle de Maurice, contrariant la tactique que ce dernier avait élaboré avec Désiré : procéder par soustraction en tirant toutes les boules.
Ils n’avaient plus que la solution de pointer ce que fit magnifiquement La Flemme en déposant sa boule à trois centimètres du but. Il n’eut pas à s’en réjouir longtemps car Robert d’un superbe et nouveau carreau prenait sa place. Les deux points nécessaires à la gagne étaient par terre. Maurice tirait à son tour, éliminant ce point, sans toutefois prendre la marque.

Cette mène était semblable aux précédentes. Sauf accident, Raymond et son partenaire allaient conserver la dernière boule pour faire la décision.
Pour Maurice, la seule solution pour ne pas perdre sur cette mène était de tirer le petit. Il y excellait mais il n’avait plus qu’une boule. Cela semblait être un tir perdu pour perdu. Mais pas pour lui. Sa boule tombait deux centimètres devant le but qui malheureusement ricochait sur celle de Raymond et revenait en arrière sous les cris de désappointement du public prenant cette fois fait et cause pour les perdants.
La messe était dite. Les deux dernières boule de Désiré, pourtant intelligemment pointés devant le but, furent tirées par Robert concluant son jeu sans faute en même temps que la fin du concours.
- Treize à zéro. Tu la tiens ta victoire Raymond et pas n’importe laquelle. Je ne sais pas si on osera encore t’appeler Poupou.
Raymond était resté sans réaction avec sa dernière boule inutilisée dans les mains. Ce succès qu’il avait tant attendu lui nouait la gorge, le tétanisait presque alors qu’il aurait dû laisser éclater sa joie. Cette finale lui avait semblé tellement facile qu’il n’y croyait pas encore.

Sa victoire, il se la devait pourtant. Il la devait aussi à Robert. Mais il la devait surtout à Marguerite qui s’était levée de son banc et le regardait les yeux pleins de larmes. C’est vers elle qu’il s’était tourné en premier pour lui adresser, du bout des doigts, un baiser aérien qu’elle reçu comme la meilleure récompense de toutes ces années passées à l’attendre et à le voir renter déçu. Aujourd’hui, elle partageait sa fierté et si elle ne s’était pas contenue, elle serait descendue sur le terrain pour se serrer dans ses bras.

Elle n’en aurait vraisemblablement pas eu le temps car Robert entraînait Raymond vers le podium pour recevoir la coupe et les félicitations de l’assistance. De mémoire de boulistes, jamais une finale ne s’était terminée sur un tel score, qui plus est devant deux anciens et récidivistes finalistes.
L’allocution du Président n’en fut que plus élogieuse avant que tous les participants, encore présents, se retrouvent autour d’un pot offert par le Club.

Discrètement posée dans un coin, une Fanny, callipyge à souhait, attendait les hommages des deux perdants.


A suivre .....






























cyrael
Envoyé le :  1/4/2011 10:32
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83514
Re: La pétanque - Chapitre 4 - Finale suite et fin de la mène

je vois, peu de commentaires

j'aime ..

amitiés

lu et relu tous les chapitres

bisous doux w end DE printemps


----------------

MrsDreams
Envoyé le :  21/5/2011 14:03
Plume d'or
Inscrit le: 4/3/2011
De:
Envois: 1936
Re: La pétanque - Chapitre 4 - Finale suite et fin de la mène
Toutes les astuces pour décontenancer l’adversaire, allaient prendre le relais. Maurice ne pouvait pas laisser passer l’occasion.



Mais il la devait surtout à Marguerite qui s’était levée de son banc et le regardait les yeux pleins de larmes. C’est vers elle qu’il s’était tourné en premier pour lui adresser, du bout des doigts, un baiser aérien qu’elle reçu comme la meilleure récompense de toutes ces années passées à l’attendre et à le voir renter déçu. Aujourd’hui, elle partageait sa fierté et si elle ne s’était pas contenue, elle serait descendue sur le terrain pour se serrer dans ses bras.


C'est mignon




J'ai bien aimé

Merci pour ce partage


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Chibani
Envoyé le :  15/6/2011 16:38
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12086
Re: La pétanque - Chapitre 4 - Finale suite et fin de la mène
Citation :

MrsDreams a écrit :
Toutes les astuces pour décontenancer l’adversaire, allaient prendre le relais. Maurice ne pouvait pas laisser passer l’occasion.



Mais il la devait surtout à Marguerite qui s’était levée de son banc et le regardait les yeux pleins de larmes. C’est vers elle qu’il s’était tourné en premier pour lui adresser, du bout des doigts, un baiser aérien qu’elle reçu comme la meilleure récompense de toutes ces années passées à l’attendre et à le voir renter déçu. Aujourd’hui, elle partageait sa fierté et si elle ne s’était pas contenue, elle serait descendue sur le terrain pour se serrer dans ses bras.


C'est mignon




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Bien sûr que c'est mignon, la pétanque n'est pas un jeu de brutes... quoi que !

Attendons la fin pour le dire. Bises. GUY
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