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     La pĂ©tanque - Chapitre 3 - La finale
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Expéditeur Conversation
Chibani
Envoyé le :  12/2/2011 19:03
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12087
La pétanque - Chapitre 3 - La finale

La pétanque - Chapitre 3 - La finale

La finale


Dix-huit sonnaient à l’église quand Marguerite fit son apparition parmi les spectateurs qui suivaient assidûment l’équipe de nos deux héros. Ils venaient tout juste d’accéder à la finale après avoir passé toutes les parties précédentes sans encombre et ils attendaient la fin de l’autre partie.
Raymond croisa le regard de Marguerite et ils se firent un petit signe de reconnaissance. Dans le fond, contrairement à ce qu’il avait laissé supposer lorsqu’ils étaient à table, il était content qu’elle soit enfin venue.

La foule s’était regroupée autour du terrain balisé sur lequel allait se jouer la grande finale. Le soleil tutoyait l’horizon et on avait, par précaution, allumé les projecteurs du terrain de rugby. Au centre, le juge-arbitre pivotant sur lui-même d’un tour complet semblait fixer du regard chaque personne avant de solliciter que le silence soit le plus complet pendant les échanges. L’heure décisive était à son terme.

- Pile ou face, Messieurs.
- Face, répondit Raymond sans hésiter.
Projetée en l’air, la pièce virevoltait sur elle-même avant de sa stabiliser sur le sol aux pieds de l’arbitre.
- Face, la partie peut commencer. Et que le meilleur gagne !
Raymond, Robert, Camille et Désiré se serrèrent la main en évitant de se croiser les bras. De tout temps, on redoutait cette croix, signe de malchance pour certains, malédiction pour d’autres. Vieille croyance qui perdurait sans qu’il n’y eu rien pour la corroborer.

Robert, en vieil habitué des finales, savait faire le spectacle. Fort du rôle qui lui incombait, il traça sur le sol un rond complet, prit place en son centre et, tel un gladiateur dans une arène, il présenta le cochonnet à la foule en le levant vers le ciel. Puis, après que Maurice et Désiré se soient éloignés de deux mètres comme le voulait l’usage entre des adversaires qui se respectent, il lança le petit à huit mètres, ce qui était sa meilleure distance pour le tir.
- T’as vu Raymond, lui dit-il à voix basse, je t’ai préparé une donne à droite. Comme La Flemme est gaucher, tu devais le manger sans difficulté.

Raymond, accroupi dans le rond, scrutait le sol, cherchait la bonne donne, appréciait la meilleure trajectoire puis, se relevant à demi, il balançait son bras pour guider sa boule vers le cochonnet. Ce terrain, il le connaissait bien, presque soixante ans qu’il jouait toutes les semaines dessus et pourtant, chaque fois, il prenait la même précaution, le même soin dans sa préparation.
Tant que la boule avait roulé, il n’était pas sorti du rond. Il était certain d’avoir réussi un bon pointage. Et il était bon celui-là. Sa boule épousait, dissimulait même, le cochonnet au regard de Maurice qui l’avait remplacé dans le rond.
Cette fois, Robert s’était abstenu de faire des commentaires. Il connaissait trop ses adversaires et savait par expérience qu’ils n’étaient pas avares de réponses mais, tout en restant dans les limites, il s’était placé en avant pour regarder tirer Maurice. Certains tireurs se sentent indisposés de se voir ainsi fixés. Ce n’était pas le cas de ce dernier. Les pieds légèrement écartés pour trouver une bonne assise, le buste incliné vers l’avant, les yeux uniquement fixés sur l’objectif à atteindre, le bras largement balancé en arrière revenait pour projeter sa boule vers celle de Raymond.

L’assistance, muette pendant sa concentration, se fit admirative devant le carreau sur place qui expédiait la boule de Raymond bien au-delà des dix mètres. Seulement, le bouchon, poussé en même temps, l’avait suivi. Raymond tenait toujours le point à moins de dix centimètres du petit.
- De toute façon, il fallait que je la tire, dit Maurice à Désiré, ou c’était leur laisser le point d’entrée.
La Flemme n’avait rien répondu à son partenaire en allant jusqu’au petit pour étudier le terrain. De sa démarche nonchalante, il revint lentement se positionner dans le rond. Son attitude changea aussitôt. Sa boule, projetée d’un mouvement rapide, s’élevait haut pour retomber en portée à un mètre du but et rouler encore pendant soixante centimètres.
- Allez Désiré, fait plaisir cette fois.
Ni sa deuxième et encore moins sa troisième ne purent reprendre le point.
- Hé, Désiré, tu me laisses tomber. Que veux-tu que je fasse maintenant.
- Pointe ! On va voir si tu peux mieux faire que moi à treize mètres.
Sous l’effort, le grand squelette de Maurice semblait se désarticuler mais pas plus que Désiré, il ne put reprendre le point. Leurs cinq boules formaient un barrage devant le petit.

Pour Raymond et Robert, la situation était simple. S’ils pointaient droit devant comme leurs adversaires, ils avaient plus de chance de pousser leurs boules que de passer au travers. Vu la distance qui les séparait encore du petit, cela ne portait pas visiblement à conséquence mais le risque existait. C’est là que Robert se mit dans le rond pour juger de la conduite à tenir.
- Il ne va quand même pas tirer le petit, chuchota Désiré.
L’idée n’était pas sotte, aucune boule de leurs adversaires n’était au-delà. S’il le touchait deux options pouvaient s’ouvrir. Le cochonnet sortait des limites du terrain et les quatre boules qu’ils avaient encore en mains marquaient des points. S’il le poussait, ils n’avaient plus qu’à pointer par un des cotés. Les deux options étaient toutefois suspendues à la réussite de son tir, mais à treize mètres, c’était quand même aléatoire.
- Je crois qu’on ferait mieux de pointer, dit-il à Raymond. Attends que je regarde le terrain.
En bon leader, il s’accroupit dans le rond. En se relevant, il tapait sur le mollet de Raymond et il lui confiait à l’oreille :
- Tu me suis du regard. Là où je marque mon pied, c’est là que tu dois porter. Après ce n’est plus qu’une appréciation de longueur.
Comme pour éviter de traverser le jeu en place, il se déporte vers une petite dénivellation sur laquelle il traîne son espadrille avant de redresser son chemin vers le petit et d’une voix innocente :
- Tu l’as bien vu le bouchon, là. Alors, si tu le vois bien, c’est là que tu dois mettre ta boule.
Sans chercher à comprendre, Raymond fit exactement ce qu’il lui avait conseillé. La foule crût d’abord à un lancer raté quand sa boule touchait le sol sur le coté mais à sa grande stupéfaction, elle s’inclinait contournant le barrage pour s’arrêter à vingt centimètres du petit.
- Bien Ray, refais la mĂŞme mon gars.
A la fin de la mène, ils comptaient six points à leur actif. Rarement un tel écart avait été enregistré lors d’une finale en première mène, qui plus est lorsque Maurice et Désiré étaient en lice.


A suivre
cyrael
Envoyé le :  1/4/2011 10:30
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83493
Re: La pétanque - Chapitre 3 - La finale
amitiés

lu et relu tous les chapitres

bisous doux w end DE printemps


----------------

MrsDreams
Envoyé le :  21/5/2011 13:28
Plume d'or
Inscrit le: 4/3/2011
De:
Envois: 1936
Re: La pétanque - Chapitre 3 - La finale
- Il ne va quand même pas tirer le petit, chuchota Désiré.

Je l'ai vu sur les terrains cette "tactique"

Finalement, contourner est aussi une solution... ça dépend du terrain...

Merci pour cette agréable lecture


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Chibani
Envoyé le :  15/6/2011 16:36
Membre banni
Inscrit le: 9/12/2009
De: Val d'Oise
Envois: 12087
Re: La pétanque - Chapitre 3 - La finale
Citation :

MrsDreams a Ă©crit :
- Il ne va quand même pas tirer le petit, chuchota Désiré.

Je l'ai vu sur les terrains cette "tactique"

Finalement, contourner est aussi une solution... ça dépend du terrain...

Merci pour cette agréable lecture



Tirer le petit pour les champions est monnaie courante. Avant je touchais les boules Ă  80% ;;; aujourd'hui, nettement moins, je me contente de pointer.

Merci Miss. GUY
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