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Filons
Filons vers les hauteurs, les cimes et les monts,
Que nous n’atteindrons point de par l’esprit des cons.
Respirons l’air glacial, et gorgeons-nous de frais,
Car le feu des enfers ne saurait trop tarder,
Tant leurs illégitimes lois chauffent le fer
Qui leur tranchera bien un beau jour les artères,
Faisant couler enfin le sang qu’ils ont volé
Aux enfants et aux femmes depuis bien des années.
Filons, mon bon ami, car le soleil est loin
Et la nuit est bien lĂ , aux portes du destin.
Courons dans les vallées, cachons-nous dans les bois.
Fuyons tant qu’il est temps car le temps meurt déjà .
Escaladons les murs, rampons sous les buissons.
Traversons les rivières, et chantons des chansons.
Faisons battre nos coeurs au rythme de nos pas
Mais n’arrêtons jamais. Ne nous retournons pas.
Filons vers les abysses, les grandes profondeurs,
Qui nous changeront tant de leurs discours mielleux.
Nageons jusqu’à oublier la rive. Noyons-nous
Dans les larmes des anges, et volons jusqu’aux cieux
De notre mort espoir, qui, démembré, souillé,
Vint un jour se poser sur un lit de poussière,
Et creva, oublié, comme crève un clochard,
Dans le froid et la nuit d’une vie de misère.
Filons vite ou, tu sais, ils nous rattraperont
Et c’est comme eux, tu vois, qu’un jour nous finirons.
Filons vite oĂą tu sais, car lĂ -bas, nous serons
Enfin tranquilles, tu vois, à l’abri des canons.
Filons vite, ils arrivent. Je sens déjà l’odeur
De la mort qui approche. Filons loin de nos peurs.
File, je sens sa main s’accrocher à mon bras.
Il faudra que tu coures bien plus vite que moi.
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...Sid...