Combien de navires qui traversent les ondes
Pour marquer leur nom dans les pages d'une fausse légende
Ils franchissent les océans pour atteindre d'autres mondes
Pour prendre avidement les rennes et tuer les reines
Ils envahissent les horizons sans droit pour semer la peine
Combien de navires envisagent les vagues foule après foule
Pour jeter leur passé dans l'effervescence des houles
Combien de bateaux qui traversent les vagues
Pour sortir d'une vie qui bascule sur le tangage des zigzags
Ils titubent sur le dos inconstant et dangereux des eaux
Pour unique objectif adopter un monde pacifique
Fuir la peur ,la haine et ses effets maléfiques
Déguerpir le monde où l'on vole le sourire des marmots
Combien de vaisseaux qui naviguent défiant les périls
Pour sauver une autre vie sur le point de perdre son profil
Ils sacrifient au milieux des déferlements interminables
Pour sauver la vie des autres qui devient très minable
Pour protéger les bourgeons de l'humanité sous la force des haches
Pour qu'ils donnent demain les plantes de paix sans relâche
Combien de barques qui vacillent sur le dos des mers
Quittant leur sort qui devient de plus en plus amer
Elles se lavent dans le mouvement des eaux agitées
Pour jeter dans le tréfonds de l'océan une épisode d'un passé rafistolé
Et laver les pages d'un présent jusqu’à ce qu'elles blanchissent
Effaçant l'encre morbide des instants noirs qui les salissent
Combien de navires qui chavirent avant d'atteindre la berge visée
Ils avaient un bouquet de roses dans la main à présenter à l'humanité
Ils avaient dans le cœur une corole de nobles sentiments à nous offrir
Mais la tempête surgit à l'improviste ,elle a séparé la tige des sépales
La glaive de l'oubli a effacé leur histoire sans laisser de souvenirs
Combien de navires qui traversent de gigantesques flots
Quittant le continent natal qui pesait comme un fardeau
Pour s'accoster à proximité d'un autre monde orphelin
Pour vider les entrailles fertiles d'une terre féconde
Accomplir la richesse des riches venant d'un pays lointain
Et appauvrir les pauvres autochtones stagnant dans la lagune de la faim
S'accaparer cupidement du diamant et de l'or d'une terre profonde
Ne laissant ni morceau de pain dans leur main ni un os dans le crocs des chiens
Ils ont laissé que le ventre vide et les larmes surabondantes des pauvres bambins
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