Si l’enfance est un prodige, la vieillesse tient du miracle.
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Dans le jardin de la vieillesse comme dans celui de l’enfance, les fleurs y sont pareillement jolies même si elles n’ont pas la même odeur.
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L’enfance est à l’image et à la musique d’un piano dans le vent. Quand survient la vieillesse, il n’y a plus de piano… mais que du vent dans les arbres.
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Dans le regard de l’aïeul, il y a beaucoup d’éclats de son enfance. Cela se voit à la couleur souriante de ses yeux, quand il se souvient.
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On devient vieux à partir du moment où l’on compte plus de souvenirs que de projets.
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La vieillesse est un massacre de projets et un cimetière de rêves et d’illusions confondus.
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Il y a si peu de choses dans la vieillesse qui soient réellement faites pour elle !
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De neige qu’ils étaient, les souvenirs anciens deviennent de givre aux fenêtres closes de la vieillesse.
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Que de souvenirs pourraient raconter une vieille table, une vieille chaise et un vieux lit !
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La barque vacillante de la vieillesse à la surface d’une eau trouble qui n’a de cesse de l’agiter.
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Visages de porcelaine, mains aux doigts noueux de chèvre. Il y a, chez les vieilles gens, quelque chose d’artisanal que seul le temps a pu façonner de la sorte en allumant un feu intérieur avec la braise de leurs souvenirs.
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À mi-chemin de l‘existence, l’enfance est un appel qui nous vient de plus loin que la vieillesse.
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Qui dira la patiente besogne de vieillir dans l’espoir d’arriver sain et sauf à bon port ?
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Ce n’est pas de vieillir qui est pénible. Ce qui est difficile, dit Ferdinand (70 ans) à bout de souffle, perclus de rhumatismes, affligé aussi de maux de dos et de reins, c’est d’être vieux.
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À 20 ans, on a la vie devant soi. La route sera-t-elle belle ? Pour la parcourir, on s’entourera d’amis, d’un conjoint ou d’une conjointe, d’enfants peut-être… On travaillera. On aura des projets, des rêves. Et vogue la galère !
Mais, que faisons-nous là ? Et pour combien de temps encore ? Et puis un jour, devant son miroir, on découvre que l’on est devenu vieux. Que nos souvenirs sont maintenant plus nombreux que nos projets. Et que la personne avec qui vous avez partagé votre vie a pris des rides elle aussi. Nous voilà tout à coup fragilisés. Le corps a des ratés; notre raison aussi. Les jours se soustraient les uns des autres à la vitesse de l’éclair. On voit mourir autour de soi des êtres qui nous étaient chers et précieux.
Quand on regarde derrière et que l’on voit la distance que nous avons franchie, on s’aperçoit que notre vie n’aura été qu’une longue traversée du désert, avec ça et là, bien sûr, des oasis pour la désaltérer quelquefois. Mais, nous n’avons marché que sur du sable, la plupart du temps, et avec des mirages plein les yeux.
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Dans l'âtre d'un vieil amour chatoie toujours le feu doux des étreintes anciennes.
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Et si la vieillesse n’était, en bout de course, qu’une enfance en danger de mort ?

Beaucoup de réflexions! un très beau travail! Amitiés

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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.

MERCI DE M'AVOIR LU.
JOYEUX NOÊL !