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Expéditeur Conversation
orangelle
Envoyé le :  20/8/2010 17:59
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Futur antérieur
précision
----------

dans ce poème, il ne s'agit nullement
de l'amour entre 2 êtres mais de l'Amour et du relationnel en général...de la vie...
et du constat douloureux devant la difficulté -
voire l'impossibilité - de certains à exprimer ce qu'ils ressentent,
par pudeur, par à quoi bonisme, par lâcheté, par orgueil...









fond musical : mazurka de Frédéric CHOPIN
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https://orangelle-poemes.blog4ever.com/
poèmes protégés
http://www.copyrightdepot.com/rep102/00041418.htm

monesille
Envoyé le :  20/8/2010 18:26
Plume de platine
Inscrit le: 12/11/2009
De: Est-ce vraiment si important ?
Envois: 7087
Re: Futur antérieur
Il est lĂ  et il bat, il est pur
et il se laisse entendre.
Battre est un mot bien dur
pour un coeur aussi tendre.





----------------
Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)

virginie33
Envoyé le :  20/8/2010 18:32
Plume de platine
Inscrit le: 18/5/2009
De: n° 30 résidence Lépiney, Z.A.C de l'épiney, 33720 Cérons
Envois: 2403
Re: Futur antérieur
bonjour orangelle! tu as tout dit de l'amour, de ce qu'il en reste quand le temps a passé sur lui! quand peu à peu l' oubli, sépare ceux qui s' aiment! réaliste et très beau pème!
l'amour est une bougie qui se consume et s'Ă©teint!


----------------
Auteure de "l'empreinte du diable" autobiographie de 23 années de vie, et "les aléas les chagrins et les petits plaisirs de la vie" aux éditions edilivre.com, internet, librairies

www.edilivre.c...

orangelle
Envoyé le :  20/8/2010 19:30
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur
comme ils sont doux tes vers chère Domi... merci

Virginie... il ne s'agit nullement de l'amour entre 2 êtres mais de l'Amour et du relationnel en général...de la vie... et du constat douloureux devant la difficulté de certains à exprimer ce qu'ils ressentent, par pudeur, par à quoi bonisme, par lâcheté, par orgueil...

merci pour ton passage.

c'est une bulle de spleen qui s'Ă©vaporera avec le rose de la vie puisque demain est toujours un autre jour.

Bisous Ă  vous 2. Orangelle


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Majanine
Envoyé le :  20/8/2010 21:07
Plume de platine
Inscrit le: 19/3/2010
De: Var
Envois: 5338
Re: Futur antérieur
Il s'agit en fait de ce qui fait la vie . Mais tellement bien dit. Merci pour ce beau poème .
Nebula
Envoyé le :  20/8/2010 22:04
Plume d'or
Inscrit le: 29/1/2010
De:
Envois: 1811
Re: Futur antérieur
Très jolie poésie qui a fait battre mon coeur, plus que d'ordinaire.


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"La sagesse est d'avoir des rĂŞves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit" (O. Wilde)

lilas9
Envoyé le :  20/8/2010 22:05
Plume de platine
Inscrit le: 29/1/2010
De:
Envois: 8537
Re: Futur antérieur
très beau texte!trés belles rèflections


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la poésie est le parfum de l'ame

Mon blog [img]http://img4.hosting...

simzser
Envoyé le :  20/8/2010 22:58
Plume de platine
Inscrit le: 20/6/2010
De: 78
Envois: 5528
Re: Futur antérieur
Douce mélancolie sur le temps qui passe et passera, j'ai adoré la forme et le questionnement qui donne une profondeur, un volume ou se répand l'écho de tes sentiments, merci pour ce beau partage, Simon
janov
Envoyé le :  20/8/2010 23:14
Plume d'or
Inscrit le: 22/4/2009
De: lyon
Envois: 1697
Re: Futur antérieur
belle technique madame, qui donne une atmosphere a ce poeme
le sujet m'interpelle o combien et me touche profondement
de la tres belle poesie ...merci


----------------
VULNERANT OMNES,ULTIMA NECAT

orangelle
Envoyé le :  21/8/2010 9:05
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur

majanine
nebula
lilas9
simzser
janov

merci Ă  tous pour vos commentaires qui me touchent beaucoup.
Orangelle


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Pivoine
Envoyé le :  21/8/2010 9:13
Plume d'or
Inscrit le: 22/6/2010
De:
Envois: 1107
Re: Futur antérieur
Magnifique poème , un coeur que l'on sent battre , bravo!
anonyme
Envoyé le :  21/8/2010 9:22
Re: Futur antérieur
une grande Ă©motion Ă  la lecture de tes mots ...un pincement au coeur .
tes textes, trop rares , sont d'une sensibilité rare .bravo belle Orangelle
Soliane
Envoyé le :  21/8/2010 19:38
Plume de diamant
Inscrit le: 22/6/2005
De: Aquitaine
Envois: 24235
Re: Futur antérieur
Des pincements douloureux d'un trop plein d'Ă©motions qui se battent en ton coeur.

Nul doute qu'un vent plus léger soufflera bien vite des mots plus bleus.


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eolienne
Envoyé le :  22/8/2010 1:03
Webmaster
Inscrit le: 22/6/2005
De: RĂ©gion Parisienne
Envois: 40402
Re: Futur antérieur
un merveilleux et douloureux poème, je suis persuadée, te connaissant bien, que tout va finir par s'arranger !

merci pour ce magnifique partage et gros bisous


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http://www.mespoemes.net/eolienne/

https://www.amazon.fr/Souffle-poétique-Adeline-alias-Éolienne/dp/2414163232

https://www.edilivre.com/sur-les-ailes-d-eole-adeline-mela-eolienne.html

poemic
Envoyé le :  22/8/2010 5:46
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2008
De: franche comté
Envois: 31256
Re: Futur antérieur
Un Ă©mouvant partage de ces instants
où le coeur se cherche ...hésite..

Amitiés chère Orangelle

michel


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MON 2eme RECUEIL...JE TE PORTE L'AUBE..EST DISPONIBLE..
http://www.oasisdesartistes.com/modules/newbbex/viewtopic.php?topic_id=97282&forum=47

vauv
Envoyé le :  22/8/2010 13:27
Plume de diamant
Inscrit le: 8/3/2008
De: Vauvert, Gard.
Envois: 17878
Re: Futur antérieur
Quel très beau poème, à fleur d'émotion...tu parviens à décrire les douleurs du coeur qui ne trouvent pas les mots pour s'exprimer...
Finesse, fragilité, profondeur...ta plume est un délice à lire...
Sophie.


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"Cependant c'est le seul qui ne me paraisse pas ridicule. C'est, peut-être, parce qu'il s'occupe d'autre chose que de soi-même."A.de Saint-Exupéry.

"Le chemin vers le bonheur : gardez votre coeur libre de haine, votre esprit libre de tout souci. ...

orangelle
Envoyé le :  22/8/2010 17:00
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur
pivoine, eve, christiane, adeline, michel, sophie

vos mots de réconfort vont droit à ce coeur... un peu chahuté
pour le moment.
C'est doux.
Je suis heureuse d'avoir su faire passer quelques ressentis à fleur de coeur justement, à fleur de larmes, à fleur de vie et que vous ayiez aimé.

Merci. Orangelle


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isis30
Envoyé le :  22/8/2010 18:24
Plume de platine
Inscrit le: 10/8/2010
De: Entre thym et châtaignes
Envois: 3001
Re: Futur antérieur
J'ai beaucoup aimé ton poème Orangelle, et, à vrai dire, à le lire et à le relire, j'ai un coup de cœur pour lui ...un cœur qui bat, parfois top fort, mais qui bat encore pour toutes les joies et les peines de la vie ...

Merci de de tout coeur pour ce partage ...

Amitiés poétiques

Isis30

croupia
Envoyé le :  22/8/2010 19:26
Plume de platine
Inscrit le: 23/2/2010
De: mana( guyane française)
Envois: 5456
Re: Futur antérieur
superbe texte qui montre un grand coeur qui bat!
j'applaudis!
merci pour cette merveilleuse lecture.
Tout mon respect et mon amitié
marie12
Envoyé le :  22/8/2010 20:19
Plume de platine
Inscrit le: 15/2/2009
De:
Envois: 2140
Re: Futur antérieur
Tes vers sont très beaux et lucides. Un coeur qui a battu obstinément tendu vers l'amour ne l'aura fait en vain. Ses battements-là ne seront jamais révolus, ils font partie de la vie de ceux qui les auront entendus même s'ils n'ont pas pu y répondre à l'unisson.
Amitié chère Geneviève,

Marie-claude


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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour

(haĂŻku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'ĂŞtre"-Ed "les Amis de Crespiat")

opale
Envoyé le :  22/8/2010 20:53
Plume d'or
Inscrit le: 10/6/2010
De:
Envois: 817
Re: Futur antérieur
Des vers courts qui expriment si bien la douleur des non-dits, l'impuissance à les dépasser ...

Un bel écrit, joliment illustré.
chrysalide38
Envoyé le :  22/8/2010 23:41
Plume de platine
Inscrit le: 15/6/2009
De: Grenoble
Envois: 5031
Re: Futur antérieur
Beaucoup d'Ă©motion en lisant ces vers,
l'atmosphère qui s'en dégage plonge dans la tristesse,
et me fait penser Ă  cette expression: "mon ex-futur(e)"


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chrysalide38


Plume de bonheur, plume de malheur, tu signes mes Ă©motions.

orangelle
Envoyé le :  23/8/2010 12:12
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur
isis, croupia, marie-claude, opale, chrysalide...





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Louandrea
Envoyé le :  24/8/2010 10:28
Plume d'or
Inscrit le: 12/6/2009
De:
Envois: 1618
Re: Futur antérieur
Mais ce n'est pas un coeur, que tu as, chère Gen, c'est un océan, un monde, un univers...

Jamais il ne cessera de battre, tu le sais, ce sera comme dans Les Visiteurs du Soir, il battra sous la pierre, pour toute éternité...

Tes vers sont magnifiques, comme ton coeur, comme ton âme d'amie, de maman, de soeur, de fille, d'amoureuse. De Femme.

Et en plus, j'exige que tu me fasses prêt de cette mise en page pour l'un de mes propres poèmes...-j'te dirai quoi :)

Des milliers de battements,
Ton amie Sabine.



Les Visiteurs du soir.


Ils étaient là, tous, dans la belle pénombre de ce crépuscule unique, avec les ors du couchant et les légers clapotis de la marée montante.

Certains souriaient, habitués qu’ils étaient de ces retrouvailles annuelles. On s’embrassait, on se demandait des nouvelles, et toi, vieux, quoi de neuf, oh , darling, comment allez-vous depuis le festival 2010, vous êtes ravissante…D’autres, presque intimidés, se tenaient en retrait, observant, légèrement mal à l’aise. Somme toute, c’était une impression de déjà vu, un peu comme lorsqu’ils faisaient leurs début, dans quelque cour du off en Avignon, ou dans l’arrière salle d’un café-théâtre du douzième…Cette présence impalpable d’un public dont ils n’étaient pas encore les héros, cette attente un peu fébrile devant un avenir incertain…

Marylin s’empara du micro, toute virevoltante et pulpeuse dans sa robe blanche que le vent faisait gonfler ; coquette, elle mettait systématiquement cette robe là, sachant que les bourrasques printanières de la Côte ne manquerait pas de rejouer cette scène, même en l’absence de bouche de métro. Françoise l’accompagnait, chapeautée, gantée, égale à elle-même, pimpante et distinguée. La langue officielle de ces retrouvailles était, bien entendu, le français, puisque tous, à présent, étaient devenus polyglottes. C’était un des avantages de leur situation ; plus de traductions pénibles, finies, les nuits passées à répéter un texte dans une langue qui vous écorchait l’âme : à présent, leur Croisette, c’était Babel. Et Marcello déployait son charme auprès de Grâce, tandis qu’Yves continuait à poursuivre Marylin, sous les regards amusés de Simone…

Les deux jeunes femmes s’éclaircirent la gorge et souhaitèrent la bienvenue au public, de plus en plus nombreux. Les anciens avaient pris place sur les fauteuils marqués à leur nom. Orson fumait, bien peu sensible aux interdictions de cette France qui le faisait sourire avec ses répressions nouvelles. Clark tripotait sa moustache, tandis que James et Marlon, inséparables, buvaient une bière, adossés au bar de la plage.
- Nous déclarons officiellement ouverte la soixante-quatrième séance d’ouverture du Festival de Cannes et souhaitons la bienvenue aux participants de notre Cannes 2011. Ce festival off aura pour invité d’honneur Monsieur…Laurent Terzieff !

Un tonnerre d’applaudissements coupa la parole à Françoise, qui sourit en regardant un grand monsieur au sourire lumineux s’avancer vers l’estrade. Il monta les quelques marches du podium de bois et se tourna vers la plage, et tous se turent, en admirant le Maître qui, dos à la mer, parla :
- « L’illusion n’est-elle pas notre combustible pour continuer à vivre ? », voilà une phrase dont la presse s’était emparée…Mes chers amis, j’aimerais tout d’abord vous dire la joie, l’ineffable joie que j’éprouve à être devant cette mer mêlée au soleil et avec vous, ici, malgré la vie qui n’est plus. Vous me faites un grand honneur en m’ayant désigné comme votre hôte de marque cette année, et je vous en remercie. Mais sachez une chose : je ne suis rien. Je suis le vent sur cette plage, je suis l’écume sur la mer, je suis la voix de ceux qui sont partis, je suis la mer, la mer toujours renouvelée. Restent les images, et les cœurs. Hauts les cœurs, mes amis ! Que la fête commence !

A quelques centaines de mètres de là, Alice longeait la Croisette. Elle regardait les mouettes et les grandes silhouettes blanches des yachts amarrés au loin. Elle songeait à cet autre printemps, il ya a longtemps, lorsque, en 2005, elle avait foulé le tapis rouge à ses côtés…Elle frissonna. Il lui en avait fallu, du courage, pour accepter de revenir cette année, pour confier son petit à son amie, mais le temps était venu. Le nouveau tournage et son rôle de femme-flic lui avait permis de reprendre pied dans sa réalité, dans sa vie. Elle rayonnait, à nouveau, pleine de projets et d’envies.

Elle fit quelques pas en regardant la plage qui s’endormait au couchant. Curieusement, elle se sentait observée. Des badauds, bien sûr, et puis elle était à Cannes, et elle jouait le jeu, heureuse de sa célébrité recouvrée. Mais cette sensation était étrange. Et étonnamment douce.

Appuyé à la jetée, Jocelyn regardait son épouse, fasciné et ébloui. Jamais il n’aurait pensé la revoir. Elle était si belle, comme dans son souvenir. Il tremblait, et se souvenait, lui aussi, de cet autre printemps, et puis de leurs journées, de leurs nuits, de leur bonheur. Il tressaillit lorsqu’une main se posa doucement sur son épaule.
- Hey, mec, on n’est pas au cinéma, hein !!
Patrick éclata de rire. Il avait retrouvé son corps d’athlète, et bénissait celui qu’ils nommaient « Seigneur », « Dieu », « Allah » ou « Providence », de cette transformation ; les derniers mois avant son départ avaient été terribles, et Patrick se réjouissait d’être à nouveau le danseur de « Bébé », le surfeur de Point Break…
- T’as beau jeu, Pat’, de me dire ça ! Et Ghost, alors, c’était bidon ? Et la scène où tu la touchais, ta Demi, c’était pour de faux ?
- Jocelyn, fais gaffe. Tu es « border line », là, à la limite. Tu ne pourras pas. Tu n’as pas le droit. Même pour un instant. Et puis ce n’est pas non plus Les ailes du désir, tu le sais, on n’est pas des anges…On revient une fois par an, c’est tout, pour la gloire, parce que c’est notre petit rituel que de mélanger les années, les époques, les genres, et que notre présence apporte cette aura unique au Festival. C’est tout. Ce dont tu viens de rêver à l’instant ne s’est jamais produit. Jamais, tu m’entends ? Hey, men, listen to me !!!
- Oui, Patrick, merci…Allez, viens, rentrons, allons retrouver les autres…Au fait, il paraît que cette année, il y a des auteurs, aussi ?
- M’en parle pas ! Je viens de me taper une heure avec votre « Françoise », my godness, elle parle tellement vite ! D’ailleurs, elle est à ta table, puisqu’ « ils » ont eu la bonne idée, cette année, de nous installer par «départs »…Pff, so silly !! Je suis dégoûté, j’aurais vraiment préféré être avec toi et James, à parler moteurs…
Les deux hommes s’éloignèrent en riant, tandis qu’Alice regagnait le Plazza et se préparait à enfiler sa tenue de rêve…

L’ambiance était bon enfant. Le Festival battait son plein. Tandis que la Croisette brassait son lot habituel de starlettes et de glamour et que les spectateurs assistaient, tantôt comblés, tantôt agacés, et toujours émerveillés par la beauté de cette geste cinématographique unique en son genre, aux différentes projections, le off se caractérisait par ce kaléidoscope de genres et d’époques qui en faisait la singularité. West side story succédait aux Visiteurs du soir, Vacances Romaines à La Fureur de vivre, et le théâtre aussi était à l’honneur, magnifié par la présence de quelques auteurs, qui avaient eu le droit d’échanger leur présence au Salon du Livre contre l’aventure cannoise.

Bien sûr, il avait fallu expliquer, guider, rassurer. Certains n’en menaient pas large, Keats par exemple faisait bande à part, avait même refusé de participer à la projection de Bright Star, se contentant d’errer sur la grève… « Bah, il a toujours eu un pet au casque, lui », répétait, amusé, Marcel, entre deux verres de petit jaune bien frappé. Shakespeare, au contraire, était dans son élément et passait des heures, en tête à tête avec Laurent, assis sur le sable, à refaire le monde, à monter des projets aussi fous les uns que les autres. Bruno fumait, impassible, silencieux, étonné encore d’avoir quitté les habits d’un commissaire contre ceux d’un esprit.

Jocelyn et James étaient devenus inséparables. Les deux gueules d’ange du off avaient en commun cet appétit de la vie, cette intelligence du corps, et l’amour des femmes. Ce soir là, ils cheminaient le long du rivage, encore un peu sonnés par cette projection des Visiteurs du soir. Le cycle Cinéma français avait pris fin dans un silence religieux, de telle sorte que les battements de cœur au creux de la pierre résonnaient encore à l’oreille des deux jeunes gens.
- Je veux entrer en contact avec elle. Je le veux, l’occasion ne se reproduira peut-être jamais…
- Mais comment veux-tu y arriver, Jocelyn ? Tu le sais bien, il n’y a aucune passerelle.
- Les garçons, attendez-moi, j’ai une idée !!! Mais quittons la plage, par pitié, vous savez bien que je déteste l’eau, à présent.
Natalie arrivait en courant, merveilleuse dans sa robe moulante. La jeune femme avait les cheveux mouillés, en une sorte de défi permanent, qui rappelait à tous sa fin tragique …
- Je sais comment tu pourrais lui parler, écoute…
Et elle se lança à mi-voix dans un récit qui fit sourire ses amis, tandis que le vent ramenait les vaguelettes argentées vers l’horizon et qu’ils quittaient le sable pour rentrer à leurs pénates.

La salle retenait son souffle. Le palmarès 2011 allait être dévoilé, et tous, acteurs, metteurs en scène, musiciens, scénaristes, étaient à présent dans le nomansland de l’incertitude, entre espérances et grand frisson. Alice avait fermé les yeux, un court instant. Soudain, la lumière s’éteignit, et le petit film dont on avait annoncé la surprise fut projeté. Il devait d’agir, apparemment, d’un court-métrage interprété par le jeune Terzieff, numérisé avec les dernières prouesses technologiques, puisque le numérique était l’autre invité d’honneur de cette cuvée 2011…Mais l’image hésita, balbutia comme au temps des Frères Lumière, et, en lieu et place du court-métrage annoncé, les spectateurs, médusés, découvrirent une plage venteuse, aménagée en campement, dans un film nerveux, qui ressemblait à du super huit.
- Bon, encore un coup des intermittents, je suis sûre qu’ils ont squatté la plage et qu’ils vont nous jouer les Roms expulsés, murmura son voisin à Alice.
Elle le fusilla du regard et il se rendit compte que la jeune femme n’avait sans doute pas la même sensibilité politique que lui. Elle tourna à nouveau son beau visage vers l’écran, et sourit, émerveillée de ce petit film presque muet, où l’on avait filmé des gestes, des moments, un peu comme lorsqu’un cousin se promène, caméra à l’épaule, et fige pour toute éternité les visages empourprés de quelque communion ou Bar Mitsva. Isabelle murmura à l’oreille d’Alice, de son incomparable voix rauque, quelques mots qui la firent frissonner. Elle se pencha en avant, soudain attentive, et puis elle le vit, lui, souriant, caché à moitié par la pose alanguie de James, adossé à cette portière, et il la regardait, et elle pouvait lire « Je t’aime, Alice », sur ses lèvres qui répétaient cette phrase comme un mantra.

Elle sourit à travers ses larmes, étonnée, comme le reste de la salle, par ce qui ressemblait à un merveilleux montage numérique ; on leur avait annoncé une surprise sous forme de prouesse technique, un film qui rendrait la couleur au noir et blanc, la parole à Lilan Guish, un film qui reconstruirait Tara. Mais il n’avait jamais été question de « lui », jamais, et Alice s’étonna de plus belle en reconnaissant sur l’écran Laurent Terzieff, écharpe blanche au vent, qui récitait, face à la mer, la Lettre à un jeune poète. Mais ce n’était pas le jeune comédien, non, c’était le Laurent lumineux, transparent, transfiguré de la fin, un homme fragile et incandescent, dont la beauté irradiait comme un feu d’artifice :

« …alors tout vous deviendra plus facile, vous semblera plus harmonieux et, pour ainsi dire, plus conciliant. Votre entendement restera peut-être en arrière, étonné : mais votre conscience la plus profonde s’éveillera et saura. Vous êtes si jeune, si neuf devant les choses, que je voudrais vous prier, autant que je sais le faire, d’être patient en face de tout ce qui n’est pas résolu dans votre cœur. Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère. Ne cherchez pas pour le moment des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne sauriez pas les mettre en pratique, les « vivre ». Et il s’agit précisément de tout vivre. Ne vivez pour l’instant que vos questions. Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses. »

Les lumières se rallumèrent et une jeune actrice monta sur l’estrade pour excuser le jury de cette impardonnable erreur. Il devait s’agir d’une farce, personne ne comprenait, et elle s’en tira avec ses pirouettes habituelles, faisant éclater de rire une salle déjà conquise, qui ne pensait qu’au palmarès. Alice, cependant, s’était levée, à la limite de la syncope. Elle se répétait la phrase de Rilke et revoyait le visage radieux de son amour. Elle courut vers les coulisses, dévala des escaliers, se précipita vers la petite pièce où s’affairaient les techniciens. Elle demanda à voir la bande, tout de suite. Un homme au visage bon la lui tendit, presque gêné, lui répétant qu’il ne comprenait pas, lui non plus. Et la date était bien celle de la veille ; oui, ces images dataient de la veille.

Elle sortit en courant, en volant presque. Elle se précipita dans la nuit étoilée, son châle glissant sur ses épaules, et elle courut vers la jetée, elle entendait mille musiques au fond de son cœur, des chabadabadas et des violons, et elle imaginait la voile d’un Eternel Retour, et aussi que Catherine ne remontait pas dans la voiture, dans cette triste station service, à Cherbourg ; elle voulait soudain arrêter le temps, remonter les siècles, elle se faisait son cinéma, et c’était si bon, d’espérer…

Sur la plage abandonnée, elle ne trouva qu’une immense sculpture de sable, dressée face à la mer. Deux personnages se tenaient côte à côte, et quelques mots étaient dessinés sur le sable. Elle se pencha et découvrit un titre de film, qu’elle avait adoré, et vu plusieurs fois avec Jocelyn : Les Visiteurs du soir… Elle ne fut pas surprise de découvrir son propre visage, et le sien, si beau, si tendre, dans les traits des figures de sable. Et alors même qu’elle voyait la douce marée méditerranéenne monter et, lentement, commencer à lécher inexorablement le travail de l’artiste, elle entendit, très distinctement, battre deux cœurs au rythme des flots.

Une portière claqua sur la route surplombant la mer, une voiture démarra en trombe. Alice se retourna juste à temps pour apercevoir, entre ses larmes d’émotion, une Porsche. Une femme aux cheveux courts conduisait en riant, cigarette aux lèvres, tandis que deux têtes blondes se confondaient, à l’arrière, sous les projecteurs illuminant la Croisette.


-petit texte Ă©crit pour un concours.




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Mes sites web:

http://linktr.ee/sabine_aussenac

Lou, aux nuits rossignol...

orangelle
Envoyé le :  26/8/2010 8:19
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur
ton commentaire m'a profondément émue et touchée, chère Sabine...
j'y reconnais ta flamme, ta spontanéité et ton amitié.
Et puis, j'adore que tu me parles des "visiteurs du soir"... un des films
parmi quelques autres qui ont vraiment laissé une empreinte magique
en moi... oui ! ces battements de coeur sous la pierre... inoubliable !

"DĂ©mons et merveilles".....

quant au texte qui l'accompagne : merci aussi pour sa beauté où le "scintillant" de ta plume passe tout entier et où j'évolue comme un poisson dans l'eau, le 7ème art ayant toujours été une de mes passions.

Bisous. Orangelle


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Taurus
Envoyé le :  26/8/2010 15:06
Plume de soie
Inscrit le: 13/3/2009
De:
Envois: 75
Re: Futur antérieur
Cascades des Ă©motions et mots Ă  fleur de coeur ,

Orangelle

Nous entraine , comme Ă  chaque fois

dans son univers

les Ă©toiles sont des larmes

le soleil est son coeur

il brille , il réchauffe

il Ă©claire aussi


----------------
http://guytoucas.blogspot.com/

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orangelle
Envoyé le :  27/8/2010 11:45
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur
cher guy
ton commentaire est un merveilleux poème à lui tout seul...
et si doux Ă  mon coeur...

Merci. Orangelle



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https://orangelle-poemes.blog4ever.com/
poèmes protégés
http://www.copyrightdepot.com/rep102/00041418.htm

cactus
Envoyé le :  27/8/2010 11:51
Plume d'or
Inscrit le: 30/5/2010
De: La Roche-sur-Foron
Envois: 1355
Re: Futur antérieur
Que de sentiments et d'espoirs dans ce très beau poème,

FĂ©licitations et au plaisir de vous relire,


----------------
James

lilalou
Envoyé le :  27/8/2010 13:12
Plume de platine
Inscrit le: 26/5/2010
De:
Envois: 6536
Re: Futur antérieur
bonjour orangelle,

quelle beauté que ce coeur battant dans ce texte, quelle profondeur il dévoile et vient exprimer devant nos yeux ...!

Magnifique poésie, instant suspendu aux battements d'un coeur en sagesse d'être, au verbe qui l'accueille dans toute sa beauté!

merci Ă  toi pour ce sublime partage
amitiés
lilalou
orangelle
Envoyé le :  28/8/2010 12:02
Plume de platine
Inscrit le: 23/6/2005
De: Provence
Envois: 3590
Re: Futur antérieur
merci Ă  vous, guillaume, lilalou..
heureuse que ces mots vous aient touchés.

Orangelle


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Escandihado
Envoyé le :  16/9/2010 11:50
Plume de platine
Inscrit le: 21/11/2008
De:
Envois: 2698
Re: Futur antérieur
C´est du bellissimo , du sublime !
On dirait une sonate en si mineur au diapason d´un coeur qui bat , offrant amour et affection.
Tes mots sont beige clair dans ce poeme.
maksi
Envoyé le :  4/10/2010 13:49
Plume d'argent
Inscrit le: 20/9/2010
De:
Envois: 373
Re: Futur antérieur

Bonjour orangelle, merci pour ce poeme si magnifique.
Mes bisous.
PENELOPE
Envoyé le :  5/10/2010 11:42
Plume de platine
Inscrit le: 27/12/2009
De: Vienne 38200
Envois: 5316
Re: Futur antérieur
C'est beau comme un rêve que l'on vivrait tout éveillée


----------------
On a tous le sang de la mĂŞme couleur

ramses
Envoyé le :  5/10/2010 11:45
Plume de diamant
Inscrit le: 23/12/2005
De: Belgique
Envois: 15885
Re: Futur antérieur
Très beau poème que celui-ci,
Merci pour cet Ă©crit,
Chère amie.

Mi


----------------

viola
Envoyé le :  25/6/2011 9:50
Plume de platine
Inscrit le: 27/5/2011
De: mer
Envois: 5693
Re: Futur antérieur
Le titre déjà me laisse pantoise.


J'ai une chanson en tĂŞte lĂ  tout de suite "Et je te rends ton amour, le mien est trop lourd"

Vous m'avez "prise" et ne m'avez pas lâchée.


Merci.


----------------
[La nuit des rois, les femmes seront reines]

http://leaviola.blogspot.com/

"Nous sommes corps Ă  corps nous sommes terre Ă  terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites" PE

anonyme
Envoyé le :  25/6/2011 11:33
Re: Futur antérieur
un bien joli Poème Orangelle. Iris
EvilFranck
Envoyé le :  23/4/2018 10:10
Plume de diamant
Inscrit le: 8/7/2013
De: Pandore
Envois: 69010
Re: Futur antérieur
Bonjour orangelle, très touchant poème, l'amour est hélas, parfois d'une grande complexité

Amitiés


----------------
La poésie, c'est comme la cuisine, le mot faitout

00063312-1

Sybilla
Envoyé le :  23/4/2018 11:45
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95048
Re: Futur antérieur


Bonjour Orangelle,

Quelle merveilleuse poésie à fleur de coeur et magnifiquement exprimée !



Belle journée !
Toutes mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

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