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     Lagra'â (Le teigneux) et le Lion-Ogre (Seba'â ElGhoul)
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Expéditeur Conversation
boudia2007
Envoyé le :  9/8/2010 20:09
Plume de soie
Inscrit le: 15/10/2008
De: CHLEF (Algérie)
Envois: 69
Lagra'â (Le teigneux) et le Lion-Ogre (Seba'â ElGhoul)
Lagraâ et le lion-ogre
Il était une fois dans un Ksar du désert, un lion énorme qui semait
la terreur dans la région, au milieu des populations qui vivaient dans la contrée. Tout passait sous ses griffes. Même les chameaux n’en réchappaient pas. Le Sultan de la région, agacé par tant de pertes en vies humaines et en bêtes, convoqua son conseil et lança un édit qu’un goual (berrah) porta à la connaissance des habitants de la région. Le berrah (commença son itinéraire en portant la voix dans les marchés et dans les ksours pour information. Il disait : «Écoutez bonnes gens, que Dieu vous fasse entendre le bien ! Sidi le Sultan, après avoir vu les terribles atteintes aux personnes et aux bêtes par ce lion, venu l’on ne sait d’où, a pris la décision d’enrichir quiconque lui ramènera la tête du lion et de le compter parmi les notables et proches de sa cour ». Il déambulait de hameau en hameau, de ksar en ksar, en portant la nouvelle à qui voulait bien
l’entendre. Il revint par la suite au Ksar du prince Takheirine et il rendit compte à ce dernier de son périple à travers les différents ksours du désert. Il annonça au Sultan que les meilleurs guerriers du désert étaient tous intéressés par la chasse et par l’offrande du Sultan.
Plusieurs princes et guerriers de toutes les catégories sociales se sont présentés au devant du Sultan pour lui faire allégeance et l’assurer de leur dévouement en lui promettant à qui-mieux-mieux, de ramener la tête du lion retors entre ses mains dans les meilleurs délais.
Les jours se suivaient et dès la nuit tombée, les habitants se
cloîtraient chez eux en espérant voir le jour le lendemain. Le nombre des bêtes qui allaient paître s’amenuisait de jour en jour. Même les bêtes craignaient la voracité de ce lion qui se permettait parfois de paraître sur les collines avoisinant le palais du Sultan Takheirine.
Tous les princes et les guerriers, jeunes ou vieux ne revinrent jamais de leur aventure et les gens disaient qu’ils ont été, eux aussi, mangés par le lion-ogre.
Le prince, excédé par la peur qui a été instauré au milieu de son
peuple, ordonna à son berrah (annonceur) de revenir dans tous les lieux de la contrée en proposant tout ce qu’il avait comme biens ainsi que sa fille et son trône pour apporter un peu de quiétude à son peuple. Le berrah (l’annonceur) disait à tue-tête, en tambourinant sur un instrument à percussion de sa fabrication : " Écoutez bonnes gens ! Que Dieu vous fasse entendre le bien ! Mon Sultan Takheirine, vous annonce que : Quiconque pourrait me ramener la tête du lion-ogre, je lui donnerais ma fille en mariage et mon trône » !
Tout le peuple de la contrée avait peur du lion-ogre et personne
n’osait se présenter pour se lancer le défi de ramener ce lion-ogre qui semait la terreur parmi les populations. Il y avait un voyageur qui arrivait d’une autre contrée. En entendant la nouvelle, il se présenta au palais et se lança le défi devant le Sultan de ramener le lion-ogre. Le prince, le voyant déguenillé et teigneux n’en croyait rien mais voulut quand même tenter le diable en lui donnant sa chance. La fille du Sultan qui était assise à côté de lui, eut un haut-le-cœur en posant son regard sur Lagraâ, le voyageur qui venait proposer ses services à son père, le Sultan Takheirine.
L’homme posa certaines conditions en disant :
- Vous devez me préparer vingt poulets bien rôtis avec vingt
bouteilles de vin car je dois reprendre des forces avant mon combat avec le lion. L’assistance en resta médusée. Personne ne comprenait où voulait en venir Lagraâ (le teigneux). Le Sultan ordonna qu’on lui ramène tout ce qu’il demande pour qu’il puisse s’en aller quérir le lion-ogre dans les plus brefs délais.

On lui donna ce qu’il avait demandé et on lui sella un cheval pour lui
éviter la fatigue qui pourrait l’envahir avant son duel avec le lion-ogre. Il prit ses provisions, monta sur son cheval et partit au galop en direction de la région occupée par le lion-ogre.
Après son départ, tout le monde se questionnait en disant qu’il allait
vers son ultime heure vu que tous les jeunes guerriers ont échoué dans cette entreprise.
Lagraâ était un fin limier. Il était d’une espièglerie sans pareille. Il
rivalisait d’intelligence avec le diable en personne. Arrivé à l’entrée du haut plateau, fief du lion-ogre, il arrêta sa monture devant un grand fourré et descendit ses provisions. Il n’avait ni dague ni épée, ni aucune autre arme qui lui permettrait de se défendre face au lion-ogre. Il s’assit et commença un vrai monologue. Le lion était caché derrière le gros fourré. Il l’avait vu venir mais ne voulait point s’aventurer avant d’avoir eu le cœur net de n’en faire qu’une bouchée comme tous ses prédécesseurs. Lagraâ sortit les poulets et commença à tonitruer : « Mes armes ! Ah ! Mes lascars, vous êtes vingt contre un, mais je vous couperais à tous, la tête ! Par Dieu ! Je ne ferais qu’une bouchée de vous tous, espèces de gredins ! Il mangea une bouchée du premier poulet en vociférant : « Et
d’un ! Puis il arrosait le reste du poulet avec une bouteille de vin et jetait le poulet ainsi arrosé derrière lui, dans le fourré où se tapissait le lion-ogre qui vit une aubaine de ce poulet qui lui tombait du ciel. Il se tapit encore plus se disant que ce monsieur était en train de mener un combat contre vingt hommes. Le stratagème continua de même pour tous les autres poulets restants Et de deux ! Et de trois ! Jusqu’au vingtième. Chaque poulet qui tombait devant le lion-ogre, lui redonnait de l’appétit et il ne s’en privait point. Après avoir ingurgité les vingt poulets imbibés de vin, le lion était devenu comme une loque. Il ne tenait plus sur ses pattes. Maintenant Lagraâ était sûr que son lion-ogre était à point et qu’il pouvait le ramener sans danger aucun jusqu’au palais du Sultan. Il passa derrière le fourré et trouva le lion-ogre affalé, ne tenant plus sur ses pattes. Il le prit par l’oreille et commença à le tirer derrière lui. Le lion-ogre suivait docilement car il n’avait plus aucune réaction guerrière. En arrivant en vue du palais, certaines vigies le virent et portèrent la nouvelle à la population et au Sultan en ces termes : « Écoutez bonne gens ! Lagraâ ramène le lion-ogre par son oreille ! ».
Toute la population sortit pour souhaiter la bienvenue à Lagraâ. Ils
lui faisaient la haie d’honneur et donnaient de coups de pied au lion-ogre en l’injuriant. Lagraâ, qui ne disait mot, marchait tranquillement en riant sous cape et en disant tout bas : « Ah ! Si sa soulerie s’en allait et s’il reprenait ses esprits » et il répétait cela tout au long du chemin qui le menait vers le palais. Il fut reçu par le Sultan et on enferma le lion dans une cage où on le laissa dépérir. Le Sultan tint parole et maria sa fille à Lagraâ et l’intronisa sur son royaume.
Personne ne sut par quel stratagème Lagraâ vainquit le lion-ogre. Cela resta un secret enfoui dans l’esprit de Lagraâ jusqu’à la nuit des temps. La morale qu’on peut tirer de ce conte est que l’intelligence est l’arme la plus redoutable de l’être humain s’il s’en sert à bon escient.

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"Lire, c'est nourrir l'esprit"
"Le livre est le compagnon de celui qui n'a point d'amis"

Honore
Envoyé le :  14/8/2010 10:57
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Lagra'â (Le teigneux) et le Lion-Ogre (Seba'â ElGhoul)
J'ai bien aimé ce texte qui nous prouve , si cela était nécessaire, que l'intelligence prime la force;
HONORE
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