comme une brassée de fleurs coupées, couché sur un vieux journal, tout frais cuilli du matin, il repose!
de temps en temps on le retourne, on le remue, on le sent!
il ne faudrait pas briser ses ailes ou faire tomber ses légères fleurettes jaune, il craque, on le touche délicatement, précautionneusement!
et puis on l'oubliera quelques temps afin qu'il se déssèche, qu'il devienne cassant!
puis un jour! on lui offrira une jolie boite en couleur ou en fer ou un bocal et on le déposera sur l'étagère, dans un placard, à côté du café, quel honneur! ou de la chicorée, du sucre et de la farine, il sera bien gardé, en bonne compagnie!
et on l'oubliera tout l'été, jusqu'à l'hiver ou on pensera à lui pour une indisposition!
enfin un beau soir de froid, on le sortira de sa boite, on prendra une légère pincée de ses feuilles odorantes, pas trop! pour l'économiser et le faire durer toute la saison d'hiver, et on le plongera dans une grande casserole d'eau bouillante et...avec délice et bonheur, on le dégustera doucement, on le fera couler dans la gorge douloureuse, on le goûtera les yeux fermés et le nez plongé dans sa douce odeur fumante!
après avoir profité de ses bienfaits, comme un moins que rien, on le fichera à la poubelle! le merveilleux tilleul médicinal à l'odeur légère, aérienne et délicieuse.
ce merveilleux tilleul que j'ai respiré religieusement, dans lequel j'ai plongé mes narines en fermant les yeux, pour mieux me souvenir, m'imprégner de son parfum subtil, au goût de miel et d'abeille.
le tilleul qui sent bon, qui sent si loin mon enfance et la cueillette avec mon père dans les années 1942
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Auteure de "l'empreinte du diable" autobiographie de 23 années de vie, et "les aléas les chagrins et les petits plaisirs de la vie" aux éditions edilivre.com, internet, librairies 
www.edilivre.c...
