D'aussi loin que l'horizon avance sur mes pas,
Il me faut suivre cette route nouvelle!
Réapprendre à aimer, sentir chaque chose,
Redécouvrir l'amour qu'on ne croyait plus,
Goûter chaque instant que la vie nous donne,
Et chasser ce monde ancien qui s'endormait...
Quitter ce pays où mon coeur s'est forgé,
Je ne regretterais rien; ni ses joies,
Ni ses colères, ni ses chagrins.
Comme un capitaine qui combat la tempête,
Je redoublerai de force, de courage,
J'abandonnerai ma carapace des temps battus...
Mais voici que l'horizon a touché mes pieds.
Adieu ma patrie! Bonjour nouvelle contrée!
J'ai largué le passé pour traverser les âges.
Verrais-je de nouveaux amis, là -bas?
Trouverais-je un accueil confortable?
Au loin, au fond d'une vallée riante,
Et rencontrer l'amour auprès d'une dulcinée?
Je ne sais pas et j'avançai dans l'inconnu,
Tâtonnant par ci par là , sans m'affoler,
Lorsque la nuit tomba à mes pieds.
Je me couchai sous un arbre, et attendis l'aube.
Un pâtre me réveilla qui menait paître ses moutons,
Sur le flanc de la colline que j'aperçusse ce matin.
Il me parla d'une belle qui habitait son village,
Moi, le laissant là et continuai ma route.
J'ai dégotté la demeure où la belle résidait,
Mais je passai mon chemin devant sa grille,
Elle était mariée au Seigneur du canton.
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.