Encore ce sentiment; ce mélange de peine et de vide, lorsque je m'enfonce dans le noir de ma chambre. Cette pièce qui devrait accueillir le repos, et encore témoin de ces nuits où mon Âme tremble...
Ce soir, à peine ai-je eu le temps de franchir une latte du parquet, que des larmes s'échappaient. Dans le cours instant qui sépare deux journées, j'ai immédiatement compris que l'issue ne serait qu'une nuit tourmentée.
Peut-être était-ce la nostalgie qui me possédait en premier temps; des éclats d'un passé rassurant. Des répliques que je pensais oubliées m'étaient revenues, avec leu lot d'émotions, mais par la suite, de l'inévitable séparation...
Sais-je combien de Lune ont connu ces ressassements? Moi, je n'arrive plus à les dénombrer précisément. Peut-être saurais-je compter ces heures passées où je me perdais dans les mélodies; ces heures passées à écrire, plus qu'il n'en était permis; ces heures passées à me demander quand tout cela serait fini; ces heures passées à me dire que tout était fini...
La Nuit a tout connu de moi: mes larmes, mes joies, mes cris, les nuances de mes murmures, mon vide intérieur, mes sourires, même l'odeur du sang... Elle pourrait même être omnisciente, elle qui a presque perçu de tendres émois...
Le pire serait-il de me dire que rien ne m'attend derrière cette porte, dans cette pièce? Avant, elle ne m'était pas traitresse, et il y avait encore ces Anges qui m'y accueillait...
Maintenant, je pense avoir peur de revivre cet état mélancolique où je me berce de musique... Cet état où je me retrouve frigorifiée, entre deux draps, avec ces larmes qui ne s'achèvent pas et ces songes qui ne veulent me quitter. Cet état qui connait insomnie, qui a même connu, de toutes ces heures, un unique sentiment d'ennui.
Récemment encore, j'ai passé une nuitée entière à me perdre dans les mélodies de mon passé. Perdue entre le vide et le tourment, j'écoutais en boucle cette musique, qu'un déchu et moi partagions avant...
C'était comme si elle m'enveloppait, de toutes ces larmes et ses charmes; comme une sphère qui me rassurait, me protégeait, et m'attristait.
Une harmonie d'ombre et de lumière, tels nos êtres en ce passé d'une obscure clarté...
Ces souvenirs ne me quittent pas, et il serait mentir que de dire qu'on les oubliera...
Aujourd'hui m'accompagne aussi durant ces nuits une autre peur: celle de perdre ces plumes qui bannissent le malheur. Cette voix, ou l'esquisse d'un sourire dans ces mots qui se voudraient enlevés, encore une fois. Tout ce à quoi je tiens toujours...
J'avais laissé une partie de mon cœur loin d'ici, et je prierais pour ne pas avoir de sursis.
C'est un sentiment horrible qu'est cet abandon forcé: on abandonne un être aimé comme l'on abandonne un éclat de notre Âme fragmentée.
J'aimerais ne jamais revivre cela, et la Lune sait comme j'en tremble d'effroi... Mais je ne suis à l'abri de perdre ce qu'il me reste encore; cet être qui ne voudrait tout l'or. Cet attachement, dont le secret disperse et brûle tout regret...
Ce soir, à peine ai-je eu le temps de franchir une latte du parquet, que des larmes s'échappaient. Dans le commencement d'une nouvelle journée, j'ai immédiatement compris que l'issue ne pouvait qu'être ce reflet apeuré...
Sous la mélodie du piano, j'avais entrepris d'écrire quelques uns de mes maux. Peut-être était-ce une nuit nostalgique, peut-être même mélancolique, qui avait dessiné ces mots.
Le seul fait est qu'ils sont mon silence, et de là , ma pire souffrance...
11-12.04.17
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